Chronique - Attentat
Attentat
Auteur: Amélie Nothomb
Edition: Le livre de poche
Nombre de pages: 154
" La première fois que je me vis dans un miroir, je ris : je ne croyais pas que c'était moi. À présent, quand je regarde mon reflet, je ris : je sais que c'est moi. Et tant de hideur a quelque chose de drôle.A. N.Épiphane Otos serait-il condamné par sa laideur à vivre exclu de la société des hommes et interdit d'amour ? Devenu la star paradoxale d'une agence de top models, Épiphane sera tour à tour martyr et bourreau, ambassadeur de la monstruosité internationale et amoureux de la divine Éthel, une jeune comédienne émue par sa hideur.Sur un thème éternel, l'auteur d'Hygiène de l'assassin et des Catilinaires nous offre un conte cruel et drôle."
Mon avis:
Amélie Nothomb nous livre là une réflexion sur la perception de soi et la sensibilité au beau.
En effet, à travers l'introspection du personnage d'Epiphane, elle nous permet de nous immiscer dans l'esprit d'un homme qui serait l'homme le plus laid de la terre.
Epiphane est un anti-héros comme beaucoup de personnages de cet auteur. On ne s'attache pas à lui, ce qui est tout à fait normal. L'essentiel réside dans les sentiments et le rapport aux autres.
Je n'ai pas été charmée par ce roman bien qu'il décrit la réalité telle qu'elle est. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne l'ai pas apprécié et que ma lecture me parut très longue. Lorsque je lis un livre, j'espère pouvoir accéder à quelque chose qui sorte de l'ordinaire, que l'on ne retrouve pas dans la vie de tous les jours.
Attentat ne m'a pas donné satisfaction.
J'ai même trouvé de la perversité dans ce roman qui m'a quelque peu déroutée. L'auteur nous emmène dans l'enfance d'Epiphane et nous dévoile ses premiers phénomènes sexuels. J'ai été grandement choquée par un passage où le personnage remaniait un passage de la Quo Vadis d'Henrik Sienkiewicz. Sa réecriture fut terriblement difficile à lire. Il y avait énormément de brutalité qui faisait l'extase d'Epiphane.
Je fus dégoûtée de ce moment où ma lecture a été très pénible.
En y réfléchissant, cet aspect pervers d'Epiphane-enfant n'a jamais quitté le personnage - ce qui fait que le dénouement ne m'a provoqué aucune surprise.
J'ai été déçue de ce dénouement. En général, un roman d'Amélie Nothomb vous laisse perplexe et on ne s'attend nullement à la fin. Ca n'a pas été le cas pour Attentat.
Il y a tout de même de très bons éléments dans ce roman. L'irruption du Japon montre la subjectivité de l'auteur. Elle reste toujours elle-même en ajoutant ce voyage dans le pays de sa jeunesse. Des références à la Chartreuse de Parme de Stendhal sont parsemées dans le texte. Mais ce qui m'a le plus fait plaisir dans ce roman c'est l'intégration de la laideur dans la société: Comment se perçoit l'homme (ou la femme) ayant un physique déplaisant? Amélie Nothomb esquisse quelques réponses à cette question ce qui a rendu ce livre très complet sur le sujet.
Les romans d'Amélie Nothomb avant les années 2000 ont toujours été -pour moi- les moins bons, les moins accrocheurs. Je n'arrive pas à m'intéresser à ces histoires, à mon grand désarroi. On retrouve néanmoins l'univers de mon auteur fétiche dans ce roman et c'est ce qui fait que ses romans ne seront jamais de mauvaises lectures pour moi:
Tout livre mérite d'être lu. Je retrouve toujours son univers loufoque, décallé et c'est ce qui me plaît chez Amélie Nothomb. On ne comprend pas toujours la raison pour laquelle elle écrit de cette façon. J'ai le sentiment qu'elle n'écrit pas pour plaire aux gens, elle écrit d'abord pour elle-même.
15/100